En France, la Médecine Traditionnelle Chinoise n’est pas règlementée ni reconnue pour les non médecins, même s’ils ont suivis un cursus complet d’études sur plusieurs années.
La règlementation de la profession signifierait que les études et la profession seraient un minimum encadrées, avec des heures de formation clairement définies, des matières d’enseignement déterminées, des sciences et biologie médicale communes à toutes les écoles, une liste d’écoles agrées, etc. Actuellement, les écoles sont libres de pratiquer des heures, enseignements et supports pédagogiques comme elles le souhaitent.
De plus, les non-médecins ne sont aujourd’hui pas autorisés à pratiquer l’acupuncture en France (une des 3 disciplines de la Médecine Traditionnelle Chinoise), même s’ils ont suivis des études spécialisées dans ce domaine, seuls les médecins peuvent exercer librement. De même, seuls les médecins peuvent établir des diagnostics et prescrire des médicaments. Un non médecin ne pourra jamais prescrire des plantes chinoises pour soigner…
Rappelons que cette profession est autorisée dans un grand nombre de pays de l’Union Européenne, ou ceux que l’on accusait de pratique illégale de la médecine, se sont vus, du jour au lendemain, reconnus et ayant droit d’exercer librement la médecine chinoise et notamment la pratique de l’acupuncture.
La reconnaissance de la profession à un sens différent. Si la profession était reconnue, cela voudrait dire, aux yeux des politiciens, que la Sécurité Sociale rembourse les actes pratiqués en cabinet.
La pratique de la profession en France n’est pas interdite, elle est tolérée sous certaines conditions pour les non-médecins. Mais une règlementation serait la bienvenue, cela serait préférable autant pour les praticiens, que pour les patients, afin de choisir un bon thérapeute. Voir l’article sur le Cadre légal et situation actuelle de la Médecine Chinoise en France.
Certaines écoles essaient de faire bouger les choses. La Confédération Française de Médecine Traditionnelle Chinoise (CFMTC) qui regroupe les 3 grandes fédérations de MTC, a publié le Manuel Qualité (176 pages), qui, devrait servir de base référentielle pour structurer la profession.
Le nombre d’années d’études requis pour devenir Praticien en Médecine Traditionnelle Chinoise passera de 4 ans à 5 ans. Ainsi, les étudiants qui effectueront leur scolarité dans une école agrée CFMTC à partir d’octobre 2013, s’engageront dans un cursus scolaire de 5 années minimum. Le nouveau cursus intègrera un enseignement théorique et pratique en tuinas, qi gong thérapeutique, acupuncture et pharmacopée, ainsi qu’un nombre d’heures minimum pour la formation continue.
Pour ceux qui voudront passer le DNMTC (Diplôme National de Médecine Traditionnelle Chinoise), diplôme non reconnu en France, à compter de 2018, il faudra justifier d’un nombre d’heure minimum dans chaque matière : tuinas, qi gong, acupuncture et pharmacopée. Le DNMTC est propre à la CFMTC (Confédération Française de Médecine Chinoise). Chaque fédération propose son diplôme, mais après quelques recherches, j’ai l’impression qu’il n’existe que celui la en France.
L’OMSC, l’Organisation Syndicale de Médecine Chinoise se bat également pour atteindre cet objectif. Pour cela elle a constitué un Livre Blanc (37 pages) pour la reconnaissance de la Médecine Chinoise auquel elle a associé la quasi-totalité des fédérations. Philippe Sionneau a publié une newsletter expliquant la démarche, cliquez ici pour la lire.
La procédure de règlementation se met doucement en place, nous devons surement nous attendre à ce que cette profession soit règlementée dans les années à venir, comme cela a été le cas pour les ostéopathes. Certaines facultés de Médecine, comme celle de Montpellier, proposent des DIU d’acupuncture, preuve que, cette Médecine ancestrale, vieille de plus de 3500 ans, intéresse la Médecine moderne.
La CFMTC demande la règlementation de la profession comme profession de première intention. Cela signifie que le patient peut venir directement, et non soumis à une prescription médicale du médecin traitant. La raison est simple : pour pouvoir prescrire l’acupuncture ou la pharmacopée, il faut connaitre la médecine chinoise. Si le médecin ne connait pas la MTC, comment pourrait-il prescrire et envoyer des patients se faire soigner ?